Bien puisque vous l’avez dit
Mon père, je suis impie.
Puisque vos douces paroles
Sont insensées, que je rigole
Puisque je n’ai foi ni
En votre Jésus ni en  votre marie
Que jamais à genoux je ne suis
Quand est sur mon chemin
Un cierge, un crucifix
Alors je suis l’impie aujourd’hui.

 

Mais mon père si jamais je ne crois
Ce que vous dite à haute voix
C’est que mon âme voyage
Dans l’infini mystère, qu’elle nage
Dans les cieux et dans tout l’univers,
Le matin c’est l’aurore vers
Laquelle je me tourne, le soir
Au crépuscule je ne deviens pas noir ;
Même si pour moi ne brille pas
La sainte lueur de ce Dieu là.

 

Vous êtes la lumière
Et moi je dois me taire.
Vous faites de Prévert, de Cézame, de Effel, de Curie
Vos frères d’infortune, ou plutôt vos amis.
Cessez donc voulez-vous de jouer
Cette pièce sans cesse répétée ;
Vous dites qu’il en faut pour bâtir les églises
Mais vous faites votre pain avec toute notre mise,
Vous ne sonnez les cloches pour annoncer le glas
Que pour celle ou celui qui vous enrichira !

 

Vous voyez le pécher
Là où je plaide l’amour ;
Vous tentez d’empêcher
Ainsi la lumière du jour
De venir à nos frères.
Vous avez versé le sang sur terre
Au nom de Jésus christ,
Et quand l’enfant de douleur crie
Qu’il se meure, qu’il a faim
Jamais vous ne donnez un peu de votre pain
Vous lui dites oh ! Mon petit
Dieu notre père l’aura voulu ainsi.

 

Et bien je le dis, je le crie :
Je ne croirais jamais en cette justice-ci ;
Mais ne me dite pas de pareille infamie,
Je ne suis point démon, je respire moi aussi ;
Seulement si je ne vois
Point de Dieu sur la croix,
Que je ne vénère point l’illustre inconnu
Et encore moins n’écoute vos prières déchues
Je crois ce que mon âme trouve dans l’infini
Et pour vous en parler, je le nommerai Vie.

 

 

Hervé Bonface
19/08/2000

 

 

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