à L.B.

 

Tu as fait se lever sur moi un doux soleil
Dont la tendre chaleur a réveillé mon cœur ;
Tu es venue à moi faire mon monde meilleur
Et de ton beau sourire m’offrir mille merveilles.
 

Moi froid et solitaire perdu dans une abîme
Voyant se dessiner dans cette aurore naissante
Ton visage de miel, ta silhouette apaisante,
Du fond d’un vil trou je montais vers les cimes !
 

Puis tu toucha mon front, ô quel instant sublime !
Et s’en était fini de ces moments immondes
Où l’homme a l’impression d’expier chaque seconde
Ce que l’humanité a chaque jour de crimes !
 

Quand tu me murmurait quelque tendre parole,
Mon cœur s’apaisait de cet enchantement ,
Comme si des sirènes j’avais perçu le chant.
Tes mots faisaient mes peinent frivoles !
 

Mais aujourd’hui quand j’ouvre mes paupières closes
Je ne vois ni aurore ni ange a mes cotés
Car tu as dépliée tes ailes pour t’envoler
Et vers les cieux si beaux lever mes yeux je n’ose.
 

Partout la solitude, le vide, le néant !
C’est comme si en partant tu m’avais pris ma vie
C’est comme quand une mère perd son enfant qui rie
Dans mon cœur ton absence c’est le gouffre béant ;
 

L’air est bien suffoquant lorsque tu ne respire
Plus le même que moi ; l’eau ne me désaltère
Aussi bien que tes lèvres. Tu m’as laissé à terre
Moi qui ne suis que cendres, mais la mort eu été pire
 

Car tu était ma vie, mon espoir, ma flamme !
Ton absence la nuit chaque instant, la fleur qui se fane
C’est le prêtre sans dieu,  la montagne plane,
L’océan sans poissons,  le ciel sans soleil c’est l’homme sans une âme.
 

Aujourd’hui si je vis je n’ai plus cet espoir
Que tu m’as fait goutter me prenant dans tes bras ;
Je venais de l’oubli et retourne là-bas
Moi qui espérait vivre je n’aurais du te croire…

 

Hervé Boniface
23 aout 2001