Il est un arbre au cimetière
Poussant en pleine liberté,
Non planté par
un deuil dicté, -
Qui flotte au long d'une humble pierre.
Sur cet
arbre, été comme hiver,
Un oiseau vient qui chante clair
Sa chanson
tristement fidèle.
Cet arbre et cet oiseau c'est nous :
Toi le
souvenir, moi l'absence
Que le temps - qui passe - recense...
Ah, vivre
encore à tes genoux !
Ah, vivre encor ! Mais quoi, ma belle,
Le néant
est mon froid vainqueur...
Du moins, dis, je vis dans ton coeur ?
Paul Verlaine (1844-1896)
recueil: Le livre posthume